mardi 28 octobre 2008

amendement lourd

Il est rare de voir un amendement signé par des représentants de tous les groupes parlementaires. Celui ci, qui propose de supprimer l'article 45 du PLFSS, a de bonnes chances de passer.

Intéressant de noter, toutefois, qu'il n'est pas cosigné par les habituels "poids lourds" UMP de la commission des affaires sociales. Ce sont au contraires des parlementaires de "second rang" qui le portent pour l'UMP.

Sans doute un bon travail de lobbying en amont, pour arriver à un tel résultat. Mais toutes les précautions n'ont pas été prises. Puisque l'amendement a été adopté en commission, il sera présenté et défendu par le rapporteur. Mais pour peu que ce rapporteur soit défavorable à l'amendement (ça arrive) il peut le retirer. C'est pour ça qu'il faut toujours avoir déposé le même amendement, sous le nom personnel d'un député favorable, qui aura alors le contrôle de son amendement et pourra décider d'aller au vote.

Monsieur Roubaud avait pris cette précaution, mais il a retiré son amendement avant la séance. J'espère pour lui qu'il n'aura pas à s'en mordre les doigts.

mardi 14 octobre 2008

raccourci

Dans le précédent billet, je vous parlais de la simplification du droit rural, avec un paquet d'habilitations à prendre des ordonnances.

Le gouvernement a décidé de prendre un raccourci, et de déposer cet article sous forme d'amendement dans la proposition de loi de clarification du droit de Jean-Luc Warsmann. Visiblement, ce dépôt a été improvisé, car réalisé hors délais, alors même que la proposition de loi est déposée depuis la fin du mois de juillet...

Un exemple plus du fonctionnement bordélique du processus législatif. Comment voulez vous faire du bon boulot dans des conditions pareilles !

jeudi 2 octobre 2008

Simplification agricole

Le conseil des ministres vient d'adopter un projet de loi que l'on peut qualifier de simplification agricole. Vous n'en entendrez sans doute pas parler, car il n'a rien de sexy et de glamour.

Il veut juste remettre un peu d'ordre dans les structures du monde agricole : un centre de paiement unique est enfin créé. Les missions étaient remplies jusque là par divers organismes. Il fusionne également tous les offices d'intervention en un seul (plus un office spécifique à l'outre-mer), mettant ainsi fin à un émiettement, chaque type de culture ayant son office, avec tous les coûts de structures...

Mais l'article le plus intéressant, à mon avis, est l'article 16, qui est un paquet d'habilitations du gouvernement à prendre des ordonnances. Le code rural en sortira transfiguré, et on peut l'espérer, allégé et cohérent.

"I. - Dans les conditions prévues par l'article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé à prendre par ordonnance les dispositions nécessaires pour modifier la partie législative du code rural et la partie législative du code forestier, afin :

1° D'inclure dans ces codes les dispositions de nature législative qui n'ont pas été codifiées et de remédier aux éventuelles erreurs ou insuffisances de codification, ainsi que d'intégrer dans le code rural, en adaptant le titre de celui-ci, les dispositions législatives relatives à la pêche maritime et à l'aquaculture ; les dispositions codifiées sont celles en vigueur sous réserve des modifications qui seraient rendues nécessaires pour assurer le respect de la hiérarchie des normes et la cohérence rédactionnelle des textes, l'harmonisation de l'état du droit et l'adaptation au droit communautaire ainsi qu'aux accords internationaux ratifiés ou des modifications qui seraient apportées en application des 2° à 5° du présent article ;

2° D'harmoniser le droit des coopératives agricoles avec celui applicable aux autres coopératives s'agissant de la responsabilité des administrateurs, des actions en nullité d'opérations de fusion ou de scission, et de prévoir l'obligation de conformité des statuts aux statuts-types ;

3° D'adapter les dispositions relatives aux organisations de producteurs en conformité avec les dispositions communautaires, notamment en instituant des associations d'organisations de producteurs ;

4° De modifier les règles relatives aux cotisations et prestations sociales agricoles afin de définir les règles d'affectation prioritaire en cas de recouvrement partiel de cotisations, de prendre en compte l'évolution du statut légal de collaborateur de chef d'exploitation ou d'entreprise agricole, de préciser la définition de l'assiette des cotisations sociales agricoles sur salaires et les règles de partage entre bailleur et métayer de la cotisation de retraite complémentaire obligatoire des non salariés agricoles dans les départements d'outre mer et de modifier les modalités de l'élection prévue à la section 2 du chapitre III du titre II du livre VII du code rural afin de procéder, à titre expérimental, au vote électronique dans la circonscription de quelques caisses de mutualité sociale agricole ;

5° De procéder à l'harmonisation, à la clarification, à la modernisation et le cas échéant à la simplification des dispositions relatives aux agents compétents pour procéder aux contrôles administratifs ou rechercher et constater des infractions, aux pouvoirs qui leur sont conférés et aux règles de procédure qu'ils doivent suivre ; de réformer, supprimer, ou le cas échéant instaurer les sanctions pénales ou administratives encourues, dans un objectif de cohérence d'harmonisation ou de simplification, ou pour satisfaire à une obligation communautaire ;

6° D'abroger les dispositions obsolètes, inadaptées ou devenues sans objet et, le cas échéant, d'adapter le plan du code ;

7° D'assurer la cohérence rédactionnelle et le respect de la hiérarchie des normes et d'adapter les renvois faits respectivement à l'arrêté, au décret ou au décret en Conseil d'Etat à la nature des mesures d'application nécessaires ;

8° D'étendre, dans le respect des règles de partage des compétence prévues par la loi organique, l'application des dispositions codifiées, selon le cas, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Mayotte, à la Nouvelle-Calédonie, à la Polynésie française, aux Terres australes et antarctiques françaises et aux îles Wallis et Futuna, avec les adaptations nécessaires, et de procéder si nécessaire à l'adaptation des dispositions déjà applicables à ces collectivités.

II. - Les ordonnances doivent être prises dans un délai de douze mois suivant la publication de la présente loi.

Pour chaque ordonnance, un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de trois mois à compter de sa publication."

Tout cela est bel et bon, et serait parfait s'il n'y avait pas l'article 19. Après tant d'effort en faveur de la qualité de la loi, voici ce que l'on trouve :

Sous réserve des décisions passées en force de chose jugée, le plan de remembrement des communes de Neuvy-le-Roy, Neuillé-Pont-Pierre et Beaumont-La-Ronce, lié à la construction de la section Alençon-LeMans-Tours de l'autoroute A 28, ainsi que les transferts de propriété intervenus en conséquence du dépôt en mairie de ce plan sont validés en tant qu'ils seraient remis en cause par le motif que les décisions de la commission départementale d'aménagement foncier d'Indre-et-Loire ou l'arrêté ordonnant la clôture de ces opérations seraient privés de base légale, ou auraient été annulés, en raison de l'annulation, du fait d'une délibération tardive de la commission intercommunale de remembrement, de l'arrêté qui a ordonné ce remembrement.


Chassez le naturel, il revient au galop !

lundi 8 septembre 2008

Rapport express

Le mardi 16 septembre 2008, la commission des affaires économiques se réunit à 16h 45, pour, entre autres choses, désigner un rapporteur pour avis sur le projet de loi "revenus du travail" (sur les articles 1 et 2).

Le mercredi 17 septembre 2008, à 11 heures, la commission des affaires économiques se réunit pour examiner l'avis sur le projet de loi revenus du travail.

lundi 1 septembre 2008

Redémarrage

Je l'avoue, j'ai bien négligé ce blog. Pas le temps de tout faire, mais promis, c'est une résolution de rentrée, il sera désormais alimenté de manière plus régulière.

Vous y trouverez des éléments d'information sur la fabrication de la loi, et notamment sur les lois en cours.

N'hésitez surtout pas à régair, pour aider notre cher législateur à mieux travailler...

lundi 7 janvier 2008

La loi sur les archives

Il y a des textes qui arrivent sans crier gare, que l'on attendait plus, que l'on pensait enlisé dans les sables du calendrier parlementaire. Et voilà qu'il resurgissent, comme ce projet de loi sur les archives, dont j'ai eu l'occasion de parler.

Le voilà en examen au sénat, dès demain, après que les rapports aient été publiés juste avant le départ en vacances. Je vais essayer de le suivre, car j'ai l'impression que bien peu de journalistes le feront. Pas assez polémique, pas assez "bling-bling" pour reprendre un terme à la mode...

mercredi 2 janvier 2008

Y a de la suite

Et oui, Simplifions la loi, le fameux site de Jean-Luc Warsmann sert à quelque chose. Il permet de l'alimenter en sujet de questions écrites.

En voila par exemple une (la 13607) : Suite aux contributions reçues sur le site Internet « simplifions la loi », M. Jean-Luc Warsmann attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur les conditions de définition de la période de sûreté en cas de condamnation à une peine privative de liberté non assortie d'un sursis. L'article 132-23 du code pénal fixe dans ses alinéas 1 et 2 les modalités de détermination de la période de sûreté pour les peines privatives de libertés d'une durée supérieure à dix ans. L'alinéa 3 précise ces mêmes modalités dans le cas d'une peine privative de liberté pour une durée supérieure à cinq ans. Or, la législation concernant la durée de la période de sûreté semble présenter de nombreuses similitudes dans ces deux cas : la durée de la période de sûreté est de la moitié de la durée de la peine ou, s'il s'agit de réclusion criminelle à perpétuité, de dix-huit ans, sauf décision spéciale de la cour d'assises ou du tribunal pénal, qui peut porter cette durée aux deux tiers de la durée de la peine ou, dans le cas de la réclusion criminelle à perpétuité, à vingt-deux ans. Il lui demande donc si elle entend procéder à une modification de cette disposition dans un souci de simplification.

Parmi les questions, on trouve de tout, de la procédure d'enregistrement des warrants agricoles (gages sur le matériel agricole) à la codification du droit des contrats administratifs en passant par l'accès gratuit aux documents des archives départementales et les rachats par les sociétés de leurs actions ou l'intérim des PDG en cas de décès. Pour l'instant, aucune réponse, mais ça viendra !